Les travaux du groupe scolaire du château de Saint-Cirgues-sur-Couze ont commencé

 

Son existence était menacée. Le projet d’école primaire va le faire revivre. D’ici à 2026, 140 élèves devraient faire leur rentrée scolaire au château de Saint-Cirgues-sur-Couze (Puy-de-Dôme) dont les travaux ont débuté au mois de juin.

Le cadre pourrait être celui d’un décor tiré de l’univers d’Harry Potter, d’après les romans de J.K. Rowling. Ce n’est pas à Poudlard, mais bel et bien à Saint-Cirgues-sur-Couze, que des écoliers vont être accueillis d’ici à deux ans. Le château, érigé au XVIe siècle, servira d’écrin au nouveau regroupement pédagogique intercommunal (RPI) et ses 140 élèves des communes de Saint-Vincent, Tourzel-Ronzières, Chidrac et Saint-Cirgues-sur-Couze. Mais ce n’est pas pour tout de suite. Néanmoins, le maire Philippe Garnavault répond déjà aux sollicitations de parents qui souhaiteraient inscrire leur enfant dans cet établissement unique.

Un chantier à 5 millions d’euros

Le projet de groupe scolaire est chiffré à plus de 5 millions d’euros (subventions de l’État, de la Région, du Département et de la Fondation du Patrimoine). Un financement nécessaire pour sauvegarder le site partiellement détruit par un incendie en 1990, et dont les premiers travaux ont débuté en 2007 (*). Pour cette nouvelle tranche, entreprise au mois de juin, les artisans concentrent leurs efforts sur la partie supérieure de l’édifice.Le chantier, interdit au public, doit s’achever courant 2026.

« Il s’agit de construire un plancher composé d’une assise en tôles traitées, sur laquelle une dalle de béton sera coulée. »

PHILIPPE GARNAVAULT (maire de Saint-Cirgues)

Préserver l’aspect du château

« Ce procédé a déjà été employé pour la rénovation du centre Nicolas-Pomel, à Issoire. Ensuite, la toiture redonnera son aspect originel au château », poursuit l’élu. C’est d’ailleurs la même entreprise puydômoise, Maurice Nailler, spécialisée dans la charpente et la couverture, qui intervient ici et effectue ce travail d’équilibriste à plus de 10 mètres du sol. Sa construction permettra d’agencer ensuite des salles de classe aux étages et de renforcer la structure du bâtiment de 1.500 m2.

Le château bientôt reconverti en école primaire à Saint-Cirgues-sur-Couze (Puy-de-Dôme)

Une fois cette partie des travaux achevée, l’aménagement intérieur va être engagé. La particularité du projet réside dans la préservation des parties dites patrimoniales et soumises à l’arbitrage de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles). C’est tout l’enjeu et l’intérêt de cette réhabilitation. Elle offre aussi un caractère unique à cet établissement où enseignants et élèves du primaire et de maternelle se côtoieront chaque jour. Car, si l’architecture est bien celle d’un château vieux de quatre siècles avec son escalier monumental, ses moulures et sa hauteur sous plafond, l’isolation, l’agencement et les équipements techniques seront derniers cris.

Primaire et maternelleDes salles de classe seront aménagées à l’étage (photo James, élève de 3e).

Une chaudière bois devrait être installée pour le confort des utilisateurs. L’école devrait également bénéficier d’une infirmerie, d’un réfectoire, d’une cuisine ou encore d’une salle de sommeil pour la sieste des tout-petits. C’est en tout cas le souhait de Philippe Garnavault et du maire de Chidrac, Patrick Kindt, en visite ce jour-là sur le chantier. « C’est un beau projet et nos écoles sont vieillissantes. Ici, il y a encore à trouver des solutions techniques que les architectes vont proposer, mais on est dans les temps », se réjouit l’élu de la commune voisine.

Comme à Poudlard

Et la cour de récréation ? Les enfants disposeront du parc de 2 hectares tout autour du château situé dans le centre-bourg. Sur cet espace de verdure arboré, la création d’un potager pédagogique semble évidente. Tout devrait donc être réuni pour proposer des conditions de vie et de travail uniques aux enfants comme aux adultes de l’équipe enseignante. Et, comme à Poudlard, il ne sera pas interdit de rêver de passages secrets, de sortilèges et d’aventures dans cet environnement résolument magique pour apprendre. 

(*) Le château a été acquis par la commune en 2001. Les travaux de mise hors d’eau et de consolidation des voûtes ont été financés grâce aux actions menées par l’Association de sauvegarde du château.

David Allignon